Les Manuscrits de la Mer Morte pourraient être plus anciens que prévu grâce à l’intelligence artificielle
Les Manuscrits de la Mer Morte ont-ils une ancienneté plus grande que prévue ?
Les Manuscrits de la Mer Morte ont révolutionné notre compréhension de la Bible. Des études récentes suggèrent que certains exemplaires pourraient être plus anciens qu’estimé jusque-là. Cette découverte modifie les perspectives sur l’histoire biblique et sur l’origine des textes sacrés.
Découverte et importance des Manuscrits de la Mer Morte
En 1947, un berger bédouin lance un caillou dans une grotte proche de la Mer Morte et entend un bruit contre de la poterie. Il découvre alors un jar contenant trois rouleaux de parchemin en bon état.
Depuis, près de 1000 rouleaux anciens ont émergé dans les grottes alentours. Datés d’environ 2000 ans, ces textes représentent les plus anciens fragments connus de l’Ancien Testament.
Nouvelle étude : une datation révisée grâce à l’intelligence artificielle
Une étude récente publiée dans PLOS One avance que certains manuscrits pourraient être plus anciens que les estimations classiques.
Ces résultats bousculent les certitudes sur la chronologie adoptée jusque-là.
Méthodologie croisant IA et méthodes traditionnelles
- Les chercheurs s’appuient historiquement sur la datation par radiocarbone et la paléographie (analyse des écritures anciennes).
- Dans cette nouvelle recherche, un modèle d’intelligence artificielle nommé Enoch, inspiré du prophète hébreu, a été entraîné à dater les manuscrits d’après leur style d’écriture en se basant sur des scans assortis des datations radiocarbone.
- Le modèle a ensuite été utilisé sur 135 manuscrits non datés, produisant des estimations.
- Les paléographes experts ont jugé environ 79 % de ces dates comme réalistes, validant la robustesse du modèle.
Résultats importants sur les styles d’écriture et des textes spécifiques
L’étude a révélé que deux styles d’écriture, Hasmonéen et Hérodiens, coexistaient plus longtemps que ce que les historiens pensaient.
Le modèle Enoch a aussi daté une copie de l’Ecclésiaste à la période supposée de son auteur présumé.
Pour le manuscrit 4Q114, contenant des fragments du Livre de Daniel, la datation a été avancée à une fourchette entre 230 et 160 avant notre ère, contre une estimation antérieure autour de 165 avant notre ère par les paléographes.
Cette posture replace le texte à l’époque contemporaine de son auteur, alors qu’il était auparavant situé plus tardivement.
Implications sur l’origine des Manuscrits
Les textes ont été découverts dans les grottes de Qumrân, et il a longtemps été supposé qu’ils y avaient été copiés.
Les nouvelles datations suggèrent que la majorité ne pourrait pas avoir été écrite à Qumrân. En effet, ce lieu n’a été habité qu’à une époque plus tardive que la création des manuscrits.
Applications futures et limites de la méthode IA
- Les chercheurs espèrent que des outils comme Enoch permettront d’estimer l’âge de nombreux manuscrits non datés sans avoir recours à la datation par radiocarbone, laquelle exige d’endommager un fragment des textes.
- Compte tenu des 1000 manuscrits connus, cette méthode non destructive est un avantage majeur. Elle permet d’éviter les contraintes et risques liés à la datation chimique.
- Cependant, certains spécialistes recommandent la prudence. Christopher Rollston, paléographe, rappelle que l’IA peut aider mais ne doit jamais remplacer le jugement humain dans les analyses des manuscrits.
- L’écriture manuscrite est un phénomène très humain, avec ses variations propres, qui nécessite une expertise qualifiée pour interpréter pleinement les résultats.
Points clés à retenir
- Les Manuscrits de la Mer Morte contiennent des fragments bibliques très anciens, essentiels pour l’étude de la Bible.
- Une nouvelle datation via un modèle d’intelligence artificielle nommé Enoch avance que certains manuscrits sont plus anciens qu’estimé.
- Les styles d’écriture Hasmonéen et Hérodiens ont coexisté plus longtemps que supposé.
- La datation précise de certains textes, comme le Livre de Daniel, bouleverse leur chronologie connue.
- Les manuscrits pourraient ne pas tous être originaires de Qumrân, ce qui modifie la compréhension de leur provenance.
- L’IA facilite la datation sans endommager les textes, mais l’analyse humaine reste indispensable.
Les manuscrits de la mer Morte ont-ils bouleversé notre compréhension de la Bible ? Et s’ils étaient plus anciens qu’on ne le pensait ?
Les Manuscrits de la mer Morte changent définitivement notre regard sur l’Ancien Testament. Mais voilà que, selon une étude récente, certains de ces textes pourraient être encore plus vieux que ce que l’on croyait jusque-là. Intrigant, non ?
Commençons par le début. En 1947, un berger bédouin lance un caillou dans une caverne près de la mer Morte. Plouf… ou plutôt, ploc dans un pot en terre cuite. Curieux, il entre dans la grotte et découvre un pot contenant trois rouleaux de parchemin. Ces précieux manuscrits allaient rapidement s’avérer être une découverte majeure : près d’un millier de parchemins remontant à approximativement 2 000 ans, contenant des fragments très anciens de l’Ancien Testament.
L’importance de cette trouvaille est sans égal. Ces rouleaux nous offrent un regard direct sur les versions bibliques anciennes, offrant un aperçu oublié depuis des millénaires. Jusqu’ici, la datation reposait principalement sur deux méthodes : la datation au radiocarbone et la paléographie, autrement dit l’étude des styles d’écriture anciens.
Une nouvelle étude secoue les certitudes grâce à une intelligence artificielle bien nommée « Enoch »
Les chercheurs n’en finissent pas de surprendre. Une étude publiée dans PLOS One révèle que certains textes pourraient dater encore plus loin dans le temps. Comment ? En combinant les méthodes traditionnelles à une intelligence artificielle baptisée Enoch, du nom du prophète hébreu.
Ce programme a été entraîné à reconnaître les styles d’écriture anciens en combinant des images de manuscrits à leurs dates confirmées par datation au carbone 14. Puis, en analysant 135 manuscrits non datés, Enoch a estimé leurs âges. Résultat ? Environ 79 % des jugements d’Enoch ont été jugés « réalistes » par des experts humains.
L’intelligence artificielle ne remplace pas totalement l’humain, mais elle offre un outil robuste, basé sur des données physiques et géométriques. Ça, c’est du sérieux.
Écrire n’est pas qu’un jeu d’encre : cohabitation des styles et révision des dates
Les analyses révèlent des surprises : les styles d’écriture Hasmonéen et Hérodian auraient coexisté plus longtemps que supposé. Ce qui signifie que la période d’écriture des manuscrits est plus étendue, et la chronologie historique plus complexe.
Fait passionnant : le livre de l’Ecclésiaste aurait été écrit à l’époque même de son auteur présumé, d’après des estimations basées sur Enoch. Une précision qui donne du poids aux hypothèses sur la transmission des textes bibliques.
Le manuscrit 4Q114, contenant des extraits du Livre de Daniel, est un autre cas saisissant. Avant, on le datait autour 165 avant notre ère, mais Enoch le place entre 230 et 160 av. J.-C., donc plus ancien. Cela rapproche ce fragment du temps même où Daniel aurait vécu, ce qui chamboule les chronologies établies jusqu’ici. On passe d’une datation postérieure à une probable contemporanéité avec l’auteur.
Une origine géographique remise en question
Depuis leur découverte, on pensait que tous ces manuscrits avaient été produits dans les grottes de Qumrân, sur la rive nord-ouest de la mer Morte. Ce site était donc censé être le berceau de ces textes anciens.
Or, les nouvelles datations suggèrent que la plupart ne pouvaient pas avoir été écrites là, car Qumrân n’était pas encore occupé à l’époque où certains manuscrits auraient été rédigés. Cette révélation relance le débat sur la provenance exacte et sur les groupes à l’origine de ces textes.
Que réserve l’avenir ? L’intelligence artificielle pour faire parler les anciens parchemins… sans les détruire
Le génie d’Enoch, c’est qu’il permet d’estimer l’âge de textes sans avoir à détruire une petite partie du manuscrit, contrairement à la méthode classique du carbone 14. Avec environ 1 000 manuscrits bibliques distincts, c’est une vraie révolution : on peut éviter un massacre archéologique.
Cependant, prudence reste de mise. Les experts comme Christopher Rollston de l’Université George Washington nous rappellent que l’écriture manuscrite est humaine et faite de nuances complexes. L’IA est un outil, pas une vérité absolue. Elle doit servir à guider, pas à dominer l’analyse.
Et nous, que devons-nous retenir ?
- Les Manuscrits de la mer Morte ne cessent de bouleverser la compréhension des origines bibliques.
- Des outils innovants, alliant IA et savoir humain, repoussent les limites de la datation et de l’interprétation.
- Les frontières spatio-temporelles de ces textes deviennent plus floues, ouvrant la porte à des hypothèses originales sur leur création et transmission.
Le plus fascinant ? Ce n’est pas qu’une question d’âge. C’est une nouvelle manière de lire l’histoire, celle qui invite à penser autrement l’évolution des textes sacrés, éclairant des pages d’un passé millénaire avec des yeux neufs.
Alors, la prochaine fois que vous entendez parler des Manuscrits de la mer Morte, souvenez-vous : il se pourrait bien que derrière chaque rouleau se cache une énigme en plus. Et cela, c’est loin d’être fini…
Quelles sont les nouveautés dans la datation des manuscrits de la mer Morte ?
Une étude récente utilisant une intelligence artificielle nommée Enoch suggère que certains manuscrits pourraient être plus anciens qu’on le pensait. Cette méthode combine l’analyse de l’écriture manuscrite avec les données issues du carbone 14.
Comment l’intelligence artificielle Enoch fonctionne-t-elle pour dater les manuscrits ?
Enoch a été entraîné sur des images de manuscrits datés par radiocarbone. Ensuite, il prédit l’âge de manuscrits non datés en analysant les styles d’écriture, validés à 79 % par des experts en paléographie.
Que révèlent les nouveaux résultats sur l’origine des manuscrits ?
Les nouvelles datations indiquent que beaucoup de manuscrits ne seraient pas nés à Qumrân, contrairement aux hypothèses précédentes, car certains textes sont antérieurs à l’occupation du site.
Quelle est l’importance des nouveaux résultats sur le Livre de Daniel ?
Le manuscrit 4Q114, contenant une partie du Livre de Daniel, aurait été écrit plus tôt que prévu, au cours du IIIe siècle avant notre ère, ce qui le rapproche de l’époque de l’auteur présumé du texte.
Quels sont les avantages et limites d’utiliser l’IA pour dater les manuscrits ?
L’IA permet de dater rapidement plusieurs manuscrits sans détruire d’échantillons. Toutefois, les experts soulignent qu’elle ne doit pas remplacer l’analyse humaine, car l’écriture manuscrite garde une complexité difficile à coder entièrement.